Le guide de l'éfficacité énergétique
Qu’est-ce que l'efficacité énergétique et en quoi ça me concerne ?
De toute évidence, si vous êtes ici, c’est que vous avez internet. Or, si vous êtes connectés au réseau, vous n’avez vraisemblablement pas pu rater les informations qui font état de la marche du monde. Au cas où, on vous la fait courte :
- En 2050, les besoins mondiaux en énergie auront doublé.
- En 2050, si nous n’avons pas drastiquement réduit notre impact climatique, nous allons griller comme des steaks un après-midi de barbecue - enfin c’est une image, les conséquences risquent de s’avérer bien plus incontrôlables qu’un coup de chaud, mais tâchons de ne pas paraître alarmistes.
Le phénomène est global : cet accroissement du besoin en énergie se prévoit à l’échelle mondiale - parce que des pays se développent et les besoins de leur population aussi - mais aussi à l’échelle individuelle - avec la démocratisation d’équipements énergivores comme la voiture électrique ou, tout bêtement, la climatisation.
Une chose est sûre : ce paradoxe entre hausse des besoins et nécessité de diminution de notre impact n’augure rien de bon.
Au-delà d’un triste paysage global, cette conjecture va inexorablement engendrer une forte augmentation des prix de l’électricité. En 2023, l’énergie compte en moyenne pour 8% du budget d’un foyer moyen. Le carburant, qui tourne autour de 7%, va progressivement venir s’y ajouter.
En Août 2023, le prix de l’électricité aura pris pas moins de 25% d’augmentation par rapport au tarif affiché en début d’année. La fin d’une époque.
Et demain alors ? Vu le paradoxe posé plus haut, le mouvement risque de continuer à prendre de l'ampleur.
On ne peut plus se voiler la face : à moins de vouloir devenir le dindon d’une sombre farce, il est temps de prendre le problème à bras le corps.
Vous pouvez faire face.
Le solaire est un formidable moyen de faire face à cette situation. Le plan tient sur deux jambes, et il va s’agir de les muscler autant l’une que l’autre.
D’un côté, produire et utiliser votre propre électricité, générée depuis le toit ou le jardin de votre maison.
De l’autre, en consommer le moins possible dans votre foyer pour minimiser votre dépendance énergétique.
Faut-il vivre comme un ascète ? Multiplier les couches de pulls en hiver ? Suivre un régime crudivore et revendre ses plaques de cuisson ?
Non : la technologie et l’avancée des connaissances vous accompagnent pour optimiser votre dépense énergétique sans devoir perdre en qualité de vie. Mieux : l'État veut vous aider à sauter le pas dans ce sens.
Voilà ce qu’on vous propose ici : faites-vous un smoothie ou un thé, prenez de quoi former un délicieux goûter et embarquons pour une revue du sujet de A à Z, de la théorie aux “quick wins” en passant par les cas concrets et les incitations étatiques.
C’est simple : d'ici un quart d’heure, vous saurez comment agir pour booster l'efficacité de votre foyer.
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Comprendre le bioclimatisme : 4 principes clés pour une maison ultra basse consommation
A.
L’Orientation : chauffez-vous à l’oeil
On entend déjà des voix s’élever du fond de la classe : “bah oui, c’est logique, plein sud”. À raison. Pourtant il faut voir à quel point cette notion basique qui consiste à optimiser l’ensoleillement de la maison est cruciale. Et à quelle point elle a été oubliée par les architectes de la France d’après-guerre.
C’est là qu'émerge la notion de chauffage passif : il s’agit de la chaleur que peut emmagasiner un bâtiment sans qu’il n’y ait à faire quoi que ce soit. Or, il n’existe pas de meilleure source de chaleur que le soleil qui brille gratuitement au-dessus de nos têtes.
Si vous avez la chance de construire votre maison de zéro, ne sous-estimez pas l’impact de grandes baies vitrées orientées plein sud. Si vous rénovez, pas de panique : il est souvent possible de maximiser les ouvertures et d’obtenir des résultats très convaincants.
B.
La Compacité : ne pas disperser la chaleur
Le tout n’est pas juste de faire entrer cette chaleur : il faut aussi en optimiser la circulation et éviter sa déperdition. C’est là qu’entre en jeu la notion de Compacité - en clair, d’à quel point votre maison est compacte.
L’idée, c’est d’essayer de trouver le rapport optimal entre le volume d’espace à chauffer et la surface de déperdition énergétique. C’est simple : moins votre maison est exposée à l’extérieur, moins elle perd de chaleur.
Quand on regarde les choses par ce prisme, vous comprenez bien que toutes les extensions ne sont pas bonnes à prendre : typiquement, la présence d’une aile va représenter un coût énergétique significatif.
À titre d’exemple, d’un point de vue thermique, la forme idéale pour votre maison n’est autre que le dôme : beaucoup de surface au sol, un minimum de surface de contact avec l’extérieur.
Le problème, c’est qu’une telle construction engendre à la fois des surcoûts techniques et de nombreuses problématiques parallèles auxquelles vous n’avez pas envie de vous frotter.
Au moment de concevoir le bâtiment, il faut donc trouver les bons arbitrages en ayant cette notion en tête.
Et en rénovation ? L’idée va être de réunir au maximum les différentes parties de la maison.
Prenons le pire scénario, à savoir une maison en U : l’objectif va être de tout rassembler, quitte à créer un jardin d’hiver, vitré, au cœur de la bâtisse. Le gain en termes d'efficacité va s'avérer significatif.
C.
L’isolation : gardez la chaleur (et la fraîcheur) dans la maison !
Ce qui suit n’est pas exactement la moitié d’un sujet : même bien orientée et archi-compacte, une passoire énergétique reste une passoire énergétique.
En France, c’est un sujet de société : il a fallu attendre 1974 et le choc pétrolier pour que la problématique énergétique - et donc thermique - soit prise en compte. C’est à cette date qu'émerge la première réglementation sur le sujet.
Autant dire qu’une immense part du bâti français possède une isolation assez catastrophique. Il n’est pourtant pas trop tard pour agir - à condition de faire les bons choix.
Optez pour des isolants biosourcés
Commençons par la base : tâchez d’éviter d’utiliser des composants pétrochimiques au profit d’isolants biosourcés. Il y a évidemment une notion fondamentale d’éco-responsabilité, mais il y a surtout des bénéfices techniques non négligeables.
En optant pour de la ouate de cellulose ou de la fibre de bois, vous aurez besoin d’une plus grosse épaisseur d'isolation dans vos combles. Mais en contrepartie, vous bénéficierez d’une matière plus dense, ce qui comporte de sacrés avantages quand les températures s’élèvent.
Car si vous souhaitez ne pas avoir froid l’hiver, vous n’avez aucune envie que votre foyer ne transforme en étuve l’été venu. C’est là qu’entre en jeu la notion de déphasage thermique.
C’est le temps que met la chaleur à traverser - dans un sens ou un autre - l’isolant. La laine de verre, par exemple, offre un déphasage de 4h. Un isolant biosourcé tournera autour de 12 heures.
Qu’est-ce que ça change ? Le temps que la chaleur n’atteigne la maison, la nuit est retombée et avec elle, la température extérieure. La température de votre foyer reste donc particulièrement stable au fil du jour.
Autre option pour optimiser le déphasage thermique : végétaliser les murs de votre maison permettra d’obtenir facilement des résultats convaincants.
Optimisez l’isolation estivale
En 2023, c’est l’isolation estivale du foyer qui nécessite le plus de technicité. Notamment parce qu’avec des ouvertures plein sud, le soleil risque de taper à plein régime l’été venu.
Il existe des solutions malignes pour ne pas laisser les ouvertures orientées plein Sud surchauffer la maison.
On utilisera par exemple des “casquettes” solaires ou “brise-soleil”, qui, avec la bonne inclinaison par rapport à la position saisonnière du soleil, laissent entrer la lumière sans faire exploser le thermomètre à l’arrivée de la haute saison.
En empêchant la température de grimper, on assèche toutes les dépenses de climatisation et autres ventilos du siècle dernier - un poids budgétaire qui grimpe au fil des canicules et dont vous voulez pour sûr vous passer.
D.
L’inertie thermique : stabiliser la température de sa maison
Si vous ne voulez pas que votre maison ne devienne une fournaise quand il fait grand beau, vous n’avez pas non plus envie qu’un plat en sauce qui mijote ne transforme votre maison en sauna. Le secret de cette stabilité réside dans l’inertie thermique.
De quoi parle-t-on ? De la capacité des matériaux de votre maison à stocker, conserver et restituer en douceur la chaleur de votre foyer. Pourquoi est-ce important ? Parce que c’est précisément ce qui empêche votre thermomètre de devenir un rollercoaster incontrôlable.
Pour commencer, si vous concevez votre maison, privilégiez le radier en béton bas carbone aux dalles traditionnelles. Plus dense, plus massif, mais aussi moins impactant environnementalement, le radier va servir d’interface entre le sous-sol et la maison.
Comme une sorte de batterie, de gestionnaire de chaleur, il contribuera à emmagasiner les calories dans cette masse et pourra les restituer quand la température ambiante diminuera.
Autre piste : les briques de terre crue. Cette argile non cuite est incroyablement dense et s’avère idéale pour conserver, aussi, un taux d’humidité optimal dans la maison.
Fonctionnant un peu sur le même principe qu’une jarre, cette matière vient fixer l’hygrométrie du foyer et contribuera à offrir, l’été venu, une sensation de fraîcheur caractéristique.
D.
Maximiser le passif, le premier pas vers l’indépendance énergétique
Dans notre guide sur l’autonomie énergétique, nous vous suggérons, si vous aviez de l’argent à investir dans un parc de batteries massif en 2023, d’envisager de le réorienter vers l'efficacité thermique de votre foyer. Privilégiez des solutions de stockage malines type PLAY Max et concentrez-vous sur votre efficacité.
En complément d'une installation photovoltaïque, c’est le meilleur chemin pour s’affranchir du réseau. Comme l’explique Guilain Mechineau de Solaireau : “Si on a bien travaillé ces 4 sujets, il n’y a pas forcément besoin d’installer de système de chauffage actif. Un poêle à bois peut parfois suffire comme appoint pour affronter les quelques jours de très grand froid dans l'année”.
Le passif fera donc drastiquement baisser la dépense énergétique de votre foyer. Le reste peut se faire en grande partie par l’autoconsommation solaire, pour aboutir à des factures d’électricité absolument faméliques et un confort difficilement égalable.
Rénovation : comment rendre ma maison plus efficace ?
Si vous êtes chez vous, levez les yeux.
Il y a des murs autour de vous et un toit au-dessus de votre tête ? Nous avons une bonne nouvelle : vous pouvez vraisemblablement rénover.
D’un point de vue écologique comme d’un point de vue économique, il est bien généralement plus pertinent d’opter pour la rénovation de votre maison que de repartir de zéro.
Il existe même un moyen très rapide d'estimer simplement quelles sont les priorités : regardez l’année de construction du bâtiment dans lequel vous vivez.
A.
Rendre efficace une maison bâtie avant 1974
Nous l’avons déjà vu : l’année 1974 marque l’entrée en vigueur des premières réglementations au sujet de l’isolation thermique.
Si votre maison date d’avant cette année-là et qu’elle n’a pas connu de travaux de rénovation depuis, il est fort probable que vous viviez dans une passoire énergétique.
Il va alors falloir travailler sur l'enveloppe avant tout : c’est le moment de passer en revue l’isolation (les combles, etc…) puis tout ce qui touche aux vitrages, aux portes, etc…
C’est l’occasion rêvée d’utiliser des matériaux comme ceux que nous citons plus haut : rénover une maison des 60’s avec la technologie de 2023, c’est un bond incroyable en termes de confort, d’assainissement du foyer, d’économie d’énergie et d’empreinte écologique.
En somme, il y a urgence à agir, mais c’est un changement fantastique qui vous attend.
B.
Rendre efficace une maison bâtie après 1974
Post-1974 ? Sauf filouteries des maîtres d'œuvre de l’époque, votre maison a été construite avec un minimum de réflexion sur son efficacité thermique.
Là, vous auriez raison d’opter pour une analyse plus fine avec un professionnel afin de déterminer les travaux qui ont les meilleurs rapports gains / investissement.
Par exemple, remettre une couche d'isolation dans des combles sera toujours efficace et peu coûteux. En revanche, faire une isolation par l’extérieur sur une maison déjà isolée sur 10 centimètres en intérieur offrira un gain franchement plus long à rentabiliser
Dans tous les cas, vous allez pouvoir prioritairement travailler sur les systèmes.
Moderniser son système de chauffage
Il va définitivement falloir vous résigner à faire vos adieux à cette vieille chaudière au fioul d’avant-guerre pour passer à quelque chose de plus efficace. On avait détaillé les différentes options dans cet article.
Si vous êtes équipé d’une installation photovoltaïque, vous pouvez tout simplement opter pour un système électrique de type pompe à chaleur Air-Eau.
Rien ne vous empêche aussi de partir sur un système de panneaux thermiques en supplément pour produire de l’eau chaude.
Réguler et programmer sa dépense énergétique, monitorer au quotidien
Maintenant, il va s’agir d’optimiser la dépense : il va falloir commencer à réguler vos systèmes de chauffage et d’eau chaude, quels qu’ils soient.
L’idée, c’est que votre chauffage agisse quand c’est nécessaire uniquement, que votre eau sanitaire atteigne la température fixée et s’y maintienne sans excès - idéalement avec un maximum d’activité aux heures propices (creuses ou, mieux, de production photovoltaïque).
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Pour ce faire, on trouve de nombreux systèmes de régulation sur le marché et il n’est pas rare de les avoir remboursés en moins d’un an. C’est le “quick win” ultime, et ça va vous changer la vie.
Dans la même idée, il peut être précieux de suivre au quotidien la consommation énergétique de la maison. Certains petits systèmes tout simples comme Ecojoko ont fait leur preuve. Ils vous permettent d’identifier les principaux postes de dépense énergétique et leur évolution au fil du temps
Sachez que la station solaire Sunology PLAY Max vient avec l'application STREAM. Cette application vous permet de maîtriser tous les détails de votre production Photovoltaïque - incluant la charge de la batterie - tout en analysant de votre consommation domestique à chaque instant. C'est donc un outil d'une puissance difficilement égalable dans ce registre, parce qu'il vous permet de tirer le meilleur de chaque Watt produit.
L’exemple typique, c’est ce congélateur auquel on ne fait pas attention : en givrant, sa performance baisse et cela peut représenter jusqu’à 30% de puissance supplémentaire utilisée. Ce genre de systèmes vous permet de détecter directement toute hausse de consommation de ce type.
Veiller à l’étanchéité à l’air
L’idée va aussi être de travailler autour des déperditions de chaleur : il y a peut-être des trous dans la raquette niveau isolation dans votre maison. Peut-être est-ce bêtement le joint de votre fenêtre, de votre porte qui a cédé et ouvre la maison aux quatre vents ?
Parfois ce sont simplement de toutes petites ouvertures, qu’il n’est pas compliqué de combler avec des membranes dédiées. Sachez que souvent, plus une maison est efficace, plus ce type de déperdition sera le point de faiblesse final de l’isolation. Soyez donc attentif.
Quelles aides d'État pour la rénovation énergétique de ma maison ?
Vous n’êtes pas seuls face à votre envie de rendre votre foyer efficace. Optimiser le parc immobilier français fait partie des priorités nationales. En tant que tel, il existe plusieurs aides dont vous pourriez bénéficier.
A.
Ma Prime Renov’
C’est le premier réflexe qui doit vous venir : une aide directe de l'État, qui, selon vos conditions de ressources, peut atteindre les 35 000 euros. Sont concernés les principaux travaux d’isolation, ainsi que la mise à jour de vos équipements de chauffage.
Vous trouverez ici le détail des conditions.
B.
L’Eco Prêt à Taux Zéro (éco-PTZ)
Généralement activé en complément de la Prime Renov’, l’éco-prêt est donc un prêt gratuit qui pourra venir financer vos travaux à hauteur de 30 000 euros maximum.
Vous trouverez par là le détail des conditions d’accès à l’EPTZ.
C.
Les Aides des Fournisseurs d’Électricité (CEE)
Moins connues, les aides CEE peuvent venir parfaitement compléter un budget rénovation.
Pour faire simple, les fournisseurs d’électricité sont tenus d’aider leurs clients à faire des économies d’énergies.
Pour ce faire, ils proposent des primes qui peuvent être versées directement, en bon d’achat voir crédités au sein d’un programme de fidélité. C’est un coup de pouce non négligeable.
Tout comprendre aux Certificats d’Économies d'Énergie ici.
D.
Les autres aides
Vous pouvez enfin avoir accès à d’autres aides. En tête, les aides financières proposées par certaines collectivités locales, selon les dispositifs mis en place dans votre zone géographique.
Si vous êtes salarié, vous pouvez aussi bénéficier des dispositifs mis en place par Action Logement (anciennement connu comme le “1% Logement”).
Par ailleurs, notez que l’État a diminué le taux de TVA sur les travaux de rénovation à 5,5%.
Enfin, ne perdez pas de vue qu’en termes de photovoltaïque, nous vous avons intégralement résumé les aides et autres incitations par ici.
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